Solution d’hébergement pour les personnes précaires, lieu de vie avec événements culturels et actions politiques, QG militant… La Maison du Peuple, à Nantes, est un peu tout ça à la fois. Un lieu atypique qui sort un peu du cadre, mais porteur d’un espoir et d’une furieuse envie de faire bouger les lignes ! Rencontre avec Renz, membre fondateur du collectif nantais.
Un lieu de vie unique et militant, à Nantes
Installée dans un ancien collège désaffecté quartier Graslin. La Maison du Peuple accueille sans condition, des hommes, femmes et enfants sans-abris de tous horizons, le temps qu’ils se reconstruisent. Le collectif leur fournit un toit, un repas par jour et l’accès à un free-shop pour les vêtements. “Je suis fier du travail immense qu’on a réalisé depuis qu’on est arrivé. On a évacué environ 30 tonnes de déchets et on a travaillé ensemble pour embellir cet endroit humainement, culturellement, socialement !” explique Renz, un des dix membres fondateurs historiques de la MDP de Nantes.
Des dizaines d’associations gravitent autour de La Maison du Peuple. L’objectif, proposer de l’aide administrative ou des activités aux hébergés. “Danse, musique, scènes ouvertes… Notre but est vraiment que tout le monde se mélange. On invite les Nantais à passer la porte pour un café, un jeu de société… On est ouvert à n’importe quelle proposition qui permet de faire vivre la maison !” s’enthousiasme Renz. Côté organisation, le centre est auto-géré : “tout le monde participe à la vie de la maison, les hébergé(e)s s’impliquent” précise-t-il. Depuis le début, des centaines de personnes ont ainsi pu être aidées.
“La Maison du Peuple, c’est donner aux gens pauvres un moyen de s’exprimer. Se regrouper permet d’être un peu plus écouté”
Plus qu’un centre d’hébergement d’urgence, la Maison du Peuple est devenue au fil du temps un lieu d’expérimentation sociale et d’émulation à l’énergie bouillonnante. Les mondes et les cultures s’y mélangent pour travailler collectivement à un autre modèle de société, laissant émerger de belles initiatives. Depuis quelques mois, La Base, qui regroupe 18 collectifs aux actions sociales et écologiques, a installé son QG dans un bâtiment annexe du collège. Débats, réunions, chantiers collaboratifs… Différentes initiatives sont proposées toutes les semaines par les militants.
Pour l’avenir, Renz voit grand et a des projets plein la tête. “On a envie d’acheter un petit véhicule pour aller récupérer les donations et les invendus. On aimerait aussi développer des initiatives d’insertion et créer une structure qui permettra d’embaucher nos hébergés. Le fait d’avoir un salaire peut motiver les gens à se réinsérer. Le but ultime serait de se mettre en réseau avec tous les lieux alternatifs de France afin de pouvoir travailler collectivement !” précise-t-il.
Petits gestes, petits dons, petits coups de main sont les bienvenus !
Destiné à être vendu pour le transformer en centre commercial, le collectif est en négociation avec la préfecture et le propriétaire pour avoir l’autorisation de rester dans le bâtiment jusqu’au début des travaux. Face à la crise sanitaire et les vagues de froid, le collectif n’arrive plus à répondre à toutes les demandes de prise en charge. Contraint de refuser de nouvelles entrées (une trentaine par semaine), le militant alerte sur leur manque de place et de moyens. “Nous avons de nombreuses charges, comme l’électricité qui représente à elle seule plus de 800 euros tous les deux mois” explique Renz. Le collectif lance un appel à la solidarité pour leur permettre de continuer leurs actions.
Pour les aider :
- Participez aux activités et à la vie quotidienne
- Signez et diffusez la pétition de soutien
- Faites un don, de tout montant, ponctuel ou régulier