L’Amazonie est considérée comme le poumon de la planète… Une beauté naturelle mais indispensable : beaucoup l’admirent mais peu savent l’importance de ceux qui vivent en harmonie avec ce joyau de verdure depuis des centaines d’années. L’exposition Amazonie présente au Château des Ducs de Bretagne met en lumière les populations autochtones. Elle offre un voyage à travers leurs vies, leurs croyances et leurs combats pour préserver leurs habitats aujourd’hui plus qu’en péril. Présente du samedi 15 juin 2019 jusqu’au dimanche 19 janvier 2020, Big City Life te livre quelques secrets de cette incroyable exposition (sans aucun spoil 😉 ) !
Amazonie : une exposition plus qu’ancrée dans l’actualité !
« J’avais immédiatement pensé que Google Earth pourrait être un formidable outil pour surveiller notre forêt. Ils avaient toutefois fait abstraction d’une chose essentielle : notre existence ». Ce témoignage de Almir Narayamoga Surui, un chef indien témoigne du sort réservé depuis des centaines d’années aux ethnies et à l’Amazonie en général. Cette parole, présente dès le début de l’exposition, donne le ton et l’intention qui animent les créateurs canadiens de l’exposition. Il s’agit de faire une exposition utile pour informer et faire prendre conscience des enjeux actuels.
L’histoire de cette Amazonie-là, souvent dramatique, est donc ici retranscrite à travers des témoignages, des images ou des objets. Loin d’être résignés, ces autochtones se sont battus pour défendre leurs terres et leurs cultures, et encore aujourd’hui le combat continu. Cette exposition du château des Ducs de Bretagne se joint à ce combat en permettant à cette culture et à cette histoire de ne pas mourir.
Le chamanisme comme fil conducteur de l’exposition
Faire une exposition sur les autochtones d’Amazonie relève d’ailleurs, d’une prouesse, tant la transmission culturelle de ces peuples relève de l’oralité. De plus, cette parole subsiste profondément différente entre les 246 ethnies recensées rien qu’au Brésil. Néanmoins, un élément universel est bien présent : le chamanisme. L’exposition a donc voulu mettre en valeur cette pratique, ayant le pouvoir de traverser les frontières du Monde visible.
Cependant, qui dit grand pouvoir dit grande responsabilité puisque le chaman est le garant de l’ordre et de l’équilibre du monde. De nombreux objets, photos (notamment celle de Claudia Andujar qui a passé de nombreuses années chez les chamans…) vous permettront de mieux vous en rendre compte. Il y a même un film documentaire signé Gisela Motta et Leandro Lima pour « rendre compte de l’expérience chamanique ». On ne vous en dit pas plus, mais le voyage dans l’histoire du chamanisme et de ces rapports à la nature est plus qu’inspirant ! 😉
Un voyage dans le temps épris de technologie :
Le chamanisme est donc l’un des éléments fédérateurs des autochtones mais ces centaines d’ethnies sont profondément différentes au quotidien. En effet, l’exposition met en valeur cette diversité à travers plus de 340 objets et documents. Ceux-ci sont notamment dispatchés entre seize tribus. Au programme, la compréhension de leurs modes de résidence (avec la reconstitution grandeur réelle d’une « maison de rencontre »). Cela associé à la manière dont ils se nourrissent et leurs rapports à la chasse ! L’habillement est aussi au coeur de ce voyage avec la mise en valeur de couronnes et de tenues traditionnelles.
Ces objets parfois très anciens, sont parfaitement mélangés avec des technologies contemporaines. Elles prennent finalement le rôle de passeur vers un monde qui est éloigné de tout cela. En ce sens, au-delà du chamanisme, la vidéo a aussi été utilisée pour capturer les témoignages d’une trentaine d’autochtones vivant au Brésil et au Pérou. L’initiative de Délio Firme Alves et Jolson Felix était avant tout de donner la parole aux peuples d’Amazonie. Cela notamment sur le sujet de la destruction de l’environnement.
La photographie est aussi profondément présente, puisque sept photographes ont livré 56 clichés. Parmi eux, Nadine de Meyendorff, voyageuse du XIXe siècle mais aussi Aurélien Fontanet qui lui pose la thématique de l’avenir des « peuples de la forêt ». L’utilisation intelligente de ces outils, s’incarne parfaitement par les contes sonores composés par Nicolas Field. Un voyage auditif qui va vous plonger, tout au long de l’expo, au coeur d’une partie de pêche ou dans le drame de la déforestation.
Une exposition engagée !
L’exposition du château des Ducs de Bretagne est comme vous l’avez compris, engagée. En ce sens, l’exposition apporte son soutien à l’association Aquaverde qui œuvre pour la sauvegarde de la forêt Amazonienne ! Elle permet aux visiteurs de devenir acteurs en proposant à ceux-ci de faire un don en monnaie à la fin de leur visite. L’argent récolté permettra de financer une fontaine « Safe Water Cube ». Autrement dit, il s’agit d’un puit mécanique pour le peuple Ashaninka qui souffre de l’eau polluée de la région. La fontaine coûte à elle seule 5 500€ mais permet de filtrer plus de 1 000 litres d’eau par heure ! L’école Maurice Macé et ces enfants ont déjà participé au projet en coloriant aux couleurs de l’Amazonie la fontaine. Maintenant c’est à vous de jouer pour vous aussi apporter votre pierre à l’édifice !
Rendez-vous du samedi 15 juin 2019 jusqu’au dimanche 19 janvier 2020, au château des Ducs de Bretagne !
À très vite dans les expositions de Nantes 😉