Le tag est aujourd’hui présent dans toutes les rues du monde. En France, Paris a été le fer de lance de la culture hip-hop et donc du tag. Pour comprendre l’évolution de cet art rien de mieux que d’en parler avec un pur produit de cet environnement. “Polen”.
C’est dans un bar du 2ème arrondissement de Paris qu’on a retrouvé ce tagueur “vandale” qui agit depuis 1998 dans les rues et les sous-terrains de la capitale.Quand on lui demande, comment Polen en est venu au tag, la réponse est assez drôle. “En réalité, ma mère m’achetait très souvent des soldats de plomb à peindre avec une bombe. Moi, ça m’a rapidement casser les c******* du coup j’ai pris la bombe et je suis aller taguer sur les murs de la ville”.“Le but c’est de mettre mon blase partout.”(Polen) Besoin d’un plus grand espace pour s’exprimer. À Paris, Polen va être servi. Quand il sort dans les rues, des tags il y en a déjà partout. Du coup ce dernier se prend très rapidement au jeu. “Le but : C’est de mettre mon blase (pseudo) partout, sur tous les murs de la ville.”. Comme une obsession le tag fait parti de lui. Même en se baladant innocemment, il est en repérage pour une prochaine soirée. Et s’il n’a pas de bombe dans son sac? “Donne moi un poska et je te fais un tag là direct. Je ne peux pas voir ma vie sans. Tu peux tout m’enlever mais pas ça.” “Maintenant tu peux aller en taule pour du graff.”(Polen) Même si la rue est le terrain de prédilection de Polen, on retrouve également son blase sur les métros parisiens. “Avant je faisais les trains dans les gares ferroviaires ou aux arrêts mais j’ai arrêté c’est trop d’emmerdes avec les flics et puis ça coûte cher”. À une certaine époque vers la fin des années 90 début 2000 le graff était en telle expansion que les forces de l’ordre et les institutions comme la RATP on dû sévir. “Maintenant, tu peux allez en taule pour du graff!” Sans aller forcément jusqu’à la case prison, depuis 2006, de très gros procès ont eu lieu obligeant les tagueurs à payer des amendes considérables. Même si les politiques ont évolué en mettant à disposition des spots dédiés au tag dans les villes de l’hexagone, le “vandale” va toujours trouver les spots les plus visibles et potentiellement susceptibles d’être surveillés par la police ou la BAT (brigade anti-tag). “Les mecs qui tag en baggys, casquette, n’ont rien compris, moi comme ça je ne me fais pas grillé” (ce jour là Polen est habillé en basket blanche, jean’s noir petit manteau caban et sac Marionnaud qui dissimule quelques bombes). Et lorsqu’il se fait attraper ? “Maintenant je ne cours même plus quand je vois les flics. Je leur demande juste de terminer ma pièce avant qu’ils m’embarquent”“Il y a des mecs, la journée ce sont des banquiers, des avocats et la nuit ils sortent avec des bombres dans un sac à dos”. (Polen) Il faut dire que depuis ses 15 ans Polen est dans le game. Le jour il tag, le soir il tag, la nuit il tag encore. Son 1er crew les H24 (Haschisch 24/24 ou Hardcore 24/24) a connu les fastes années du hip-hop et a même vu le virage qui a été pris durant les années 2000. “À un moment si il n’y avait pas eu le tag, le hip hop français aurait eu plus d’un train de retard”. Quand tu tagues tu côtoies beaucoup de DJs, rappeurs, danseurs. Le monde du hip-hop est bien représenté même si tous les tagueurs ne sont pas de ce milieu, bien au contraire. “Il y a des mecs, la journée ce sont des banquiers des avocats et la nuit ils sortent avec des bombes dans un sac à dos”. “Le jour ou j’ai retourné la boutique Luis Vuitton.” (Polen) La nuit Polen rencontre beaucoup de gens dans différents lieux. Quand on lui demande quel est le spot légendaire de tags sur paris, il répond : “LE spot? C’est Paris en lui même. Après j’ai mon petit palmarès. J’ai déjà tagué devant et même dans un commissariat. J’ai aussi lâcher quelques Polen sur des camions de CRS”. Mais à ce jour, c’est la palissade de l’Arc de Triomphe qui est sa petite fierté personnelle “même si le jour ou j’ai également retourné la boutique Luis Vuitton j’étais plutôt content de moi aussi”.Aujourd’hui, Polen a quitté H24, il côtoie le crew HP (Hors Portée) qui organise des soirées rap français sur Paris et également le crew PSG (Porno Star Gang), AMS (Appel Moi Seigneur) . “En ce moment, je mets des sous de coté. Je veux aller me poser à la Réunion”. Avis donc aux réunionnais qui liront cet article, vous risquez bientôt de croiser des Polen et PSG un peu partout sur l’ile 😉À lire également :Writers, le graffiti de New York à NantesArticle par Didoo Smooth.