Bon avant de partir au front avec Big City Life, on a eu besoin des conseils d’un «ancien». Pour notre première interview, on a réfléchi longtemps avant de trouver la bonne personne. On a cherché un rappeur de plus de 60 ans, un B-Boy de 70 ans ou encore un graffeur de 80 ans en vain… Puis Roger Dimanche nous est tout simplement apparu ! Qui de mieux pour se lancer dans la culture urbaine que ce street artiste nantais qui peint sur les murs de la ville depuis 1988 (25ans tout de même !) ? Tranquillement on s’est installé à ses côtés à la terrasse d’un café du Bouffay. Puis on lui a demandé tout un tas de conseils pour réussir dans l’art de rue ! Verdict :Vous allez on l’espère prendre l’habitude mais on vous rappelle que deux choix s’offrent à vous pour profiter de l’interview. Soit par écrit avec la retranscription ci dessous, soit la podcast avec l’ambiance de la terrasse du «Chien stupide» !BCL : Premier conseil Roger Dimanche, quelles sont les trois qualités essentielles d’un artiste de rue ?RD : Le culot, la curiosité et le contact…BCL : C’est « les 3 C » en fait ?RD : Voilà c’est çà «les 3 C» ! Le contact avec les gens parce qu’il y a un moment je faisais les cailloux Quai Wilson à Nantes. J’ai fais plusieurs essais, j’ai collé du papier, je les ai emballés avec du papier tapisserie et j’ai rencontré des tas de gens. Ils viennent me voir on discute, on parle. C’est un endroit où il y a beaucoup de gens qui se baladent, qui font leur jogging, qui se promènent avec les enfants… c’est un public et il y a toujours du contact avec ces gens là. Ca peut-être négatif avec des gens qui me braquent aussi. Mais c’est toujours intéressant de rencontrer du monde dans les rues.Avec Roger Dimanche le street art passe en mode Roland Garros !BCL : Deuxième question conseil, qu’est-ce qu’il faut absolument avoir dans son sac à dos ou dans sa bagnole ?RD : Des chiffons parce qu’on se salit, on s’en fout partout. Et de l’eau ou du white spirit. Et une petite bouteille de jus de fruit ou de coca et des choses pour grignoter. Quand on reste longtemps, c’est comme à Roland Garros pendant 4 heures, c’est de l’endurance ! (Rires) Au bout d’un moment on arrive plus à s’arrêter…BCL : Autre question en lien avec la précédente. Si vous deviez écouter une musique ou un artiste pendant la réalisation d’une œuvre, ça serait qui ou quoi ?RD : En ce moment j’écoute Granville. J’adore Granville et Aline aussi. J’aime bien Iggy Pop et la scène rock de cette époque là. Higelin aussi…mais en ce moment j’aime vraiment bien Granville et les nouveaux groupes qui apparaissent comme La Femme aussi je trouve ça super.BCL : Pour toutes les personnes qui aiment la rue, comme vous, quels sont vos repères pour flâner dans Nantes ou vous poser et regarder les gens passer ?RD : Ici par exemple, Au Chien Stupide. Le quartier du Bouffay ou la place du Commerce.Pour contempler les œuvres de Roger Dimanche rendez-vous Quai Cormerais, Tougas à Saint Herblain, sortie de Clisson, Quai Wilson…BCL : Et enfin, dans Nantes où est ce qu’on peut contempler vos œuvres ?RD : Dans la rue, il y a Quai Cormerais quand on passe sous le pont de Cheviré en direction de Couëron. C’est un grand mur qui fait 50 mètres de long par 3 mètres de haut. J’ai demandé au directeur de l’usine s’il était d’accord. Il m’a dit «ok vous pouvez faire ce que vous voulez»…c’est ce que j’ai fait ! Et comme ça je peux y aller tranquille le dimanche faire des trucs, ça peut durer des heures et des heures. De l’autre côté de la rue, il y a une piste pour les vélos et des gens qui marchent. Il y a plein de gens qui passent et viennent me voir.
J’ai fait une palissade de chantier sur la ligne du busway à la sortie de Clisson. C’est une palissade métallique bleu à côté de Super U. J’ai été sponsorisé par Iketzs, une société de promotion immobilière qui m’a demandé d’intervenir sur le mur et j’ai une nouvelle fois tout ce que je voulais. Donc c’est du papier collé, des stickers, des petits miroirs, etc.
Le Quai Wilson où je vais de temps en temps coller sur les cailloux dès que ça me branche…