Au début on a fait de la merde avec plusieurs croûtes (…)Et puis petit à petit plus on s’améliore plus on prend la confiance et plus on commence à sortir pour réaliser des tags ou des flops.BCL : Et sur les murs, avec tes lettres tu commences à réaliser des flops plutôt ? SK : Non direct je suis plus parti sur les grosses fresques de couleurs. Avec un pote à moi qui s’appelle “Bouli” on a tout de suite commencé par faire des fresques. Avec pas mal de 3D dont Daim un allemand super fort qui m’inspirait. Mais pareil, au début on a fait de la merde avec plusieurs croûtes sur les terrains de Saint-Brieuc pour se faire la main comme ça. Et puis petit à petit plus on s’améliore plus on prend la confiance et plus on commence à sortir pour réaliser des tags ou des flops. BCL : J’ai entendu Dame et justement j’avais une question. Au début quels étaient les modèles ou les artistes qui t’inspiraient et que tu essayais d’imiter ? SK : C’est vrai que Dame déjà à l’époque il était très fort avec des 3D super propres et des trompes l’œil. Après il y avait toute l’école de Paris avec les O’CLOCK, NASTY, PSYCKOSE et tous ces gars qui m’ont bien inspiré c’est clair. BCL : Et du coup ton blaz Smoka a une référence particulière ? SK : À la base je cherchais un blaze avec un “K” ou qui se termine par “K” par rapport à mon prénom. J’ai trouvé “SMOKA” et puis c’était l’époque où j’avais 16 ans et que je commençais à fumer. Donc “smoke” a donné “SMOKA” ! Et puis les lettres étaient intéressantes aussi. J’aime bien le “S” et le “K”. Ça m’a plu, j’ai continué. BCL : Et puis après tu arrives à Nantes. En quelle année ? SK : En 2006. BCL : Et ça s’est fait comment la connexion avec le collectif 100 Pression ? Un peu plus tard ? SK : Non, en fait ça s’est fait un peu avant mon arrivée. Vu que je connaissais déjà pas mal de monde à travers des Jam. On avait des potes en commun donc forcément on avait déjà fait plusieurs peintures ensemble. Et quand je suis arrivé à Nantes, j’ai fait quelques ateliers d’initiation pour les dépanner. Comme je suis aussi graphiste, j’ai réalisé le site web de l’asso. De fil en aiguille, j’ai commencé à travailler pour eux.
Avec 100 Pression, on a plus de professionnalisation et tout un réseau. Quand on est plusieurs on est plus fort que tout seul !BCL : Qu’est ce que ça t’a apporté de rentrer dans le collectif 100 pression ? Des nouveaux projets surtout ? SK : Oui avec en plus de la professionnalisation et tout un réseau. Quand on est plusieurs on est plus fort que tout seul aussi. BCL : Et tu m’as dit qu’il y avait des ateliers d’initiation qui sont proposés. Est-ce que tu sais si ça redémarre à la rentrée ? SK : Alors en fait nous on organise pas les ateliers pour le public privé. En général, c’est des MJC ou des maisons de quartier qui nous sollicitent. Et c’est vrai qu’on reçoit pas mal de demandes donc ça devrait arriver bientôt pour la rentrée. Après on va essayer de trouver un mur et d’organiser un atelier pour les particuliers. Ça serait cool.
BBQ / Barbecue (BarBeQue) / Bons Baisers de Quimper : C’est des potes de longue date avec lesquels on se retrouve l’été pour faire des barbecues et des grosses peintures ensemble.En parallèle du collectif 100 pression, tu fais également partie d’un Crew : le BBQ, est ce que tu peux nous en parler ? SK : Alors BBQ, c’est un groupe de Bretagne. De Quimper où on a tous des origines qui nous lient là-bas. BBQ ça veut dire Barbecue (BarBeQue). Mais ça veut également dire Bons Baisers de Quimper et tout ce qu’on peut trouver dans ce sens là. Du coup, c’est surtout une bande de potes avec lesquels je peins depuis le début (Bouli). Et puis après, c’est des rencontres. Au final, on se retrouve les étés autour de barbecues pour faire des grosses peintures ensemble. Faire des blocs et sortir ensemble le soir. Et pour le coup, BBQ ça te permet de retrouver un petit peu le côté vandal du graff ? SK : Non pas vandal mais surtout le graffiti pur. Le côté on se fait plaisir entre potes avec les origines du graffiti. Et puis 100 Pression, on se développe professionnellement avec du graphisme, de l’art. C’est aussi du graffiti avec des collègues de boulot qui sont également mes potes. BCL : Alors vu qu’on parle de Crew, on va parler un petit peu de technique. Est ce que tu peux nous parler de l’évolution de ton art. J’ai vu que ton style était très wildstyle… SK : J’ai commencé par la 3D et je péchais un peu sur les lettres. Mais avec les traits dégradés ça m’a ensuite permis de bien maitriser. Ensuite, j’ai rencontré pas mal de gars comme ISMA, PERSU ou BOULI et le style évolue en fonction des gens rencontrés. Après j’ai essayé de plus me concentrer sur les lettres en elles-mêmes. Les effets je les connaissais déjà depuis la 3D. Après j’en rajoute un peu et je fais briller à ma sauce ! BCL : Ton travail sur les lettres a beaucoup évolué. J’ai vu des fresques avec des blocs assez épurés qui sont divisés et finalement dégoulinants. SK : C’est vrai, c’est pas trop ce que je faisais avant. Mais j’ai essayé de créer d’autres zones. Jouer avec les couleurs, les techniques et les textures, j’aime bien aussi. Cette technique de découper un peu l’espace ça me permettait de travailler chaque espace différemment. Avec des briques, de la pierre, des choses qui dégoulinent et des choses qui explosent. J’aime bien rendre dynamique ce que je fais du coup j’essaye de jouer avec tout ça. [box type=”info” align=”alignleft” ] Wild style (ou style sauvage) est une forme de graffiti où les lettres déformées s’entremêlent quitte à devenir semi-lisibles voir illisibles pour les non initiés.[/box]
Le wild style, c’est un jeu ! (…) Pas forcément compliquer pour compliquer mais compliquer pour essayer de dynamiser les lettres (…) et qu’au final l’ensemble représente une forme.BCL : Alors c’est vrai que tu as réalisé des fresques wildstyle. Mais le but d’un graffeur, c’est quand même de faire des messages lisibles et compréhensibles par le plus grand nombre. C’est un peu un paradoxe avec ce style. Pourquoi certains graffeurs l’utilisent et pourquoi tu t’en sers pour certaines de tes réalisations ? SK : Après ça peut devenir un jeu ! Car pour ceux qui ne connaissent pas, il y a toujours un tag en bas qui explique ce qui est écrit. Si les gens veulent bien se donner la peine…Normalement, si c’est à peu près bien fait, ils peuvent réussir à deviner les lettres. Mais c’est vrai que c’est un peu le jeu. Pas forcément compliquer pour compliquer mais compliquer pour essayer de dynamiser les lettres. Le but étant de les rendre vivantes avec des bonnes postures et des connections entre-elles. Et qu’au final l’ensemble de lettres représente une forme ! BCL : On termine par ton actualité pour la rentrée ? SK : On va aller à un festival de street art avec 100 Pression à Saragosse. Si ça ne se fait pas, il y a un jam graffiti à Nantes le même weekend (14-15 septembre). Il va sans doute y avoir de l’actu que vous pourrez retrouver sur le Facebook de “100 Pression”. On essaye de tenir au jus de ce qu’on fait… BCL : Et où est-ce qu’on peut contempler tes œuvres dans Nantes? SK : Les murs bougent beaucoup vu qu’on est pas mal à peindre. Mais il y a une peinture réalisée avec PERSU sous le pont Georges Clémenceau. Sinon le long des lignes de tramway du côté de Gare Maritime sur le boulevard Salvadore Allende. Et puis après régulièrement sur les quais de Loire, la Butte Sainte Anne et tous les terrains autorisés de Nantes. J’essaye de le faire régulièrement parce que j’aime bien ça…