Sneakers Addict : Le collège laisse des traces dans la vie de chacun… Pour Eno, c’est en voyant LE seul du collège qui avait les mêmes chaussures que Charles Barkley, Patrick Ewings ou Mickaël Jordan, qu’est née sa frustration et sa passion pour les sneakers.“Je pense que comme beaucoup de ma génération on ne pouvait pas se payer ce type de baskets. Quand on a commencé à bosser et à avoir nos premiers salaires, maman nous disait une par an et nous on filait s’en acheter une paire par mois.” Forcément, au fil des années la collection s’est agrandie…
Sneakers Addict : À la rencontre d’Eno, collectionneur nantais
Chaque collectionneurs à son déclic. Pour un fan de Johnny, c’est peut-être le parc des princes en 93, pour un fan de Sneakers ça ne peut qu’être un match de NBA.
En 1991, les Chicago Bulls ont remportés le titre de NBA. Lors du dernier match face aux Lakers de Magic Johnson, Michael avait au pied les fameuses Jordan VI ! “C’est la 1ère paire ou tu te dis Wouah c’est inaccessible”. Pour un jeune collégien, c’est une paire que l’on regarde uniquement dans les magazines. Alors, en attendant les premiers salaires, il faut tenter de convaincre les parents…Pas évident quand, ces derniers parlent avant tout de chaussure de tennis et non de sneakers. Mais, une fois qu’ils sont d’accord, il reste encore à choisir mais surtout trouver le modèle.Si on se remet dans le contexte, à l’époque, il n’y a pas internet et tous les circuits de distribution actuels. En gros les beepers sont accrochés à toutes les ceintures, et pour avoir de vraies paires que personnes ne portent, il faut connaitre un pote qui connait un mec qui est “offishal” aux states, du moins qui lui même connait un gars qui ramène des paires des Etats Unis. Compliqué…
“Ma première paire de sneakers : La Air Raid II” (Eno)
Pour Eno, la première paire de sneakers qu’il a porté est la Air Raid II, “c’était celles avec les scratch croisé le signe Peace and Love, le signe basket au centre et la semelle graffiti… Quand je les ai mises? Ouais, là j’étais un autre mec.” Depuis cette première paire, Eno poursuit au jour le jour sa collection. À la même époque, les “Sneakers addict” se multiplient d’abord à Paris puis en province dont à Nantes. “Les mecs qui m’ont le plus marqué c’est des basketteurs, des skateurs… des mecs comme David et Kevin Couliau ou Joce Baudry… On ne peut pas dire qu’ils m’ont influencé. Mais, quand j’ai vu leur collection, ça a été un truc de fou .”Dans le monde des sneakers addict il y’a plusieurs profil. Il y a les personnes qui les gardent dans les boites sans jamais les porter. Et les autres qui utilisent leurs paires au quotidien. Eno fait partie de la deuxième catégorie. “Toutes les godasses que j’ai achetées, à part quelques erreurs, je les ai portées.” Il y a aussi plusieurs façon de les acheter. Certains vont vouloir acquérir une paire précise et ça demandera de la recherche. Quand d’autres comme Eno fonctionne plus par pulsions. “Après, parfois, je veux telle paire et je ne démordrai pas mais c’est généralement, il y a des matins je me lève et je sais que je vais acheter une paire.”Aujourd’hui, Eno a 300 paires environ dans sa collection. Ce qui n’est pas mal si on part dans l’idée d’en porter une par jour sauf l’été lorsqu’on passe en tong. Parmi ses 300 sneakers, Eno à quelques “pièces fétiches qu’il va garder toute sa vie. ” Mais, il y en a d’autres qui sont en vente. La valeur des chaussures s’évalue sur la date, le modèle, l’édition. Une OG – Originals- a plus de valeur qu’une Rétro – Réédition – même si elle n’est pas en très bon état. “De toute manière si t’achètes une OG ce n’est pas pour les porter”. Bien évidemment si une chaussure est portée – et encore plus pour des Rétro – ça perd de la valeur. C’est aussi ça le marché de la collection. On achète mais on vend aussi, pour plusieurs raisons. Un changement de vie, un besoin d’argent ou tout simplement pour faire plaisir.
Sneakers Addict : 67 millions de chaussures dans les rues de l’hexagone
Pour finir, on pourrait croire que devenir un Sneakers Addict s’apparente plus à un caprice de gosse de riche. Mais en réalité, ce milieu regroupe un large panel de la population, aujourd’hui en France 67 millions de chaussures se pavanent dans les rues et autres dressings de l’hexagone. Les baskets font parties de la culture hip-hop et on constate que les acteurs, les activistes ou juste les fans vont être attirés par ce milieu et ces sneakers. Eno est justement le symbole d’une jeune collégien devenu collectionneur malgré lui. Ce sont ses pulsions, ses rencontres et finalement le temps qui a fait grandir sa collection.Article réalisé par Didoo.